Il n’y a pas qu’en Ecosse, en Irlande ou au Japon que l’on sait faire du bon Whisky ! Béranger Mayoux propose aujourd’hui à Solignac/Loire des bouteilles estampillées « Home Distillers » qui font le bonheur des amateurs de Whiskies dans le Velay. Tout a commencé dans le garage de son frère. Aujourd’hui il a installé ses alambics dans un hangar beaucoup plus spacieux. 7000 bouteilles ont été écoulées l’an dernier un peu partout en France et à l’étranger, et il ne compte pas en rester là ! Interview…

Comment est née l’idée de fabriquer un whisky ici à Solignac/Loire ?

Béranger Mayoux : Au début c’était un loisir de fabriquer un Whiskies ou des eaux de vie avec mon frangin. On est devenu amateurs de Whiskies à force d’en fabriquer. Ce n’est donc ni un héritage, ni une formation, c’est juste une passion qui a pris quasiment tout notre temps libre, et pourquoi en Haute-Loire, parce que j’étais venu ici pour du travail, et une fois que je me suis installé ici j’avais tout ce qu’il me fallait pour faire vivre ma passion.

Quel a été le point de départ de cette aventure ?

Béranger Mayoux : J’ai commencé dans le garage de mon frère, après j’ai acheté mes propres alambics que j’ai installé dans le garage de mes parents, et j’ai transféré mon matériel dans mon propre garage à Solignac/Loire. Depuis avril 2018, je dispose de locaux plus grands qui me permettent de travailler dans de meilleures conditions. Ici, l’orge malté et l’eau sont brassées avec la même méthode utilisée dans la fabrication de la bière. Cela nous donne une boisson alcoolisée de 8 à 10°, avant la mise en alambics. Après deux distillations successives, nous obtenons un distillat à 70° d’alcool, permettant de créer la base d’un whisky. C’est le bois de chêne qui va lui donner de la couleur et de l’arôme.

Quels sont les Whiskies que vous proposez aujourd’hui à la vente ?

Béranger Mayoux : Je suis sur deux types de produits en termes de malt : des produits qui sont des spiritueux de malt mais qui n’ont pas l’appellation whiskies pour une faute d’âge, mais qui sont exactement dans le même process de fabrication, et qui vont aller chercher des notes sur le grain plutôt que sur le bois. Et en parallèle, je mets en fûts des produits qui auront l’appellation Whiskies au bout de trois ans d’âge, et qui eux, vont offrir des arômes de bois, et de fûts que je suis allé chercher dans le Canada.

Ils avaient contenu préalablement du Médoc, ils ont été repensés, et ils ont contenu du Calvados derrière. En parallèle, je fais aussi de la Verveine avec les plantes que font pousser mes parents. Avec la famille Marcon, on a mis en place une recette qui est très peu sucrée. On est sur un spiritueux de qualité plutôt qu’une liqueur que tout le monde peut faire chez soi.

Comment vous situez-vous au niveau de la concurrence ?

Béranger Mayoux : On a une chance incroyable en France, c’est que l’on a le premier marché au monde de single malt, qui est une catégorie très prisée au niveau des whiskies. D’autre part, les Français qui souhaitent acheter de plus en plus local, se dirigent vers les whiskies français. Aujourd’hui on est encore en sous production par rapport à la demande du marché.

Malgré tout, on est passé de 50 à 90 distilleries en deux ans, et il va y en avoir de plus en plus, d’où l’importance d’avoir de bons partenaires. Ce qui fera la différence à un moment donné, c’est la cohérence et l’efficacité du réseau de distribution, avec de petits distributeurs locaux et nationaux, des gens impliqués qui vident un public de connaisseurs et d’amateurs de whiskies, et qui vont mouiller la chemise pour mettre le produit en avant.

J’ai vendu 7000 bouteilles en 2018, j’espère en vendre 9000 cette année, et je compte faire connaître mes produits au Japon !

Est-ce un atout d’être implanté sur le territoire du Velay ?

Béranger Mayoux : Je propose un produit que je travaille depuis 2018 avec des acteurs locaux, comme mon voisin qui est agriculteur et qui m’a planté une parcelle d’orge. Je me fournis également à la malterie qui s’est montée du côté de Saint-Germain Lembron, à la limite de la Haute-Loire et du Puy-de-Dôme. Après, il faut reconnaître que l’on a une qualité d’eau qui est bonne ici, et c’est très important.

Le Velay m’a apporté des rencontres, je ne sais pas si j’aurais pu trouver ailleurs des partenaires comme la famille Marcon. J’ai eu la chance de rencontrer des gens qui étaient bien implantés, des connaisseurs qui sont de très bons partenaires dans le sens où ils ont compris ma démarche. Ils sont désormais partie prenante dans ma façon de fabriquer, et ils mouillent la chemise pour me faire connaître !